J'écrivais deux notes il y a quelques temps sur l'économie numérique en local: l'une sur les télés locales qui seront de véritables catalyseurs de cette économie, l'autre sur la publicité locale sur les sites. Google vient d'annoncer sa stratégie dans ce sens.
La révolution numérique continue. En effet, l'histoire de nombreux médias (hors télé en France) a toujours débuté à partir du local pour ensuite s'élargir au national. Dans l'Internet, l'histoire s'écrit en sens inverse. Bien sûr, mécaniquement, celà parait évident et naturel, en rapport avec les audiences qui se devaient de devenir suffisantes en local pour développer une stratégie. Il n'en reste pas moins que c'est un mouvement inverse à ceux des médias traditionnels que nous avons connus jusqu'à présent. Et l'économie numérique n'a pas fini de nous surprendre puisque le mouvement va aller encore plus loin en nous ciblant de plus en plus individuellement en utilisant nos téléphones mobiles, la géolocalisation elle même associée à du profiling, etc... Le mass média est mort, vive le personal media!
Faut-il s'en réjouir ?
N'oublions pas cependant un facteur essentiel de réussite à cette stratégie : la dynamique de groupe qui marche si bien sur Internet avec les stratégies communautaires. L'individu a du mal a existé sans sentiment d'appartenance. Je suis plutôt publiphile et pourtant rappelons nous que notre liberté s'arrête là où commence celle d'autrui.
Dans ma société, nous travaillons sur les nouvelles possibilités de distribution numérique des médias en offrant la possibilité à des groupes (entreprises, sportifs, commerçants, etc...) de consommer de l'information, du divertissement mais nous croyons à la féfération d'individus dans des groupes de personnes qui partagent à un même moment une même culture, une même passion, les mêmes attentes, intérêts... L'économie numérique permet simplement de mieux cibler ces groupes, de mieux les servir en considérant, et c'est effectivenement nouveau, que la taille d'une cible, d'un groupe, peut maintenant être considérée à partir de quelques individus!
Pour conclure, je crois qu'il va y avoir de vraies nouvelles opportunités d'affaires à développer avec une ou des stratégies multilocales.
En Europe, les ganants seront ceux qui maîtriseront le multilocal appliqué en multinational tout en prenant en considération le multiculturalisme de notre vieux continent.
Va comprendre Charles, lors de mes dernières levées de fonds, en 2000, il fallait absolument parler conquête mondiale en quelques semaines: c'était plus simple!
JDN du 16/04/04
Après le lancement en mars dernier d'un site de recherche locale, Google a annoncé, jeudi 15 avril, le lancement dans huit pays dont les Etats-Unis, la France et l'Allemagne d'un service de publicité locale (cf dossier Google). Celui-ci doit permettre aux annonceurs de cibler les internautes en fonction de leur région ou de leur ville d'habitation. Ces annonces publicitaires apparaîtrons sur Google, sur des sites partenaires ainsi que sur local.google.com. Cette initiative devrait être suivie dès le mois de mai par Yahoo qui utilisera sa filiale Overtures Services.
Ah ! Quel plaisir de lire ces lignes.
Je tempête depuis des années pour inscrire les TIC dans le tissu local. Ainsi nous avons toujours travaillé avec nos clients dans ce sens : touchez mieux ceux qui vous connaissent déjà, ils seront vos relais d'opinions vers la commmunauté locale. Ce qui n'empêche en aucun cas de se montrer à un niveau supérieur, plus large.
Il est certain que les avancées technologiques (géolocalisation, sms...) vont permettent de plus en plus de toucher les chalands de façon directe, timée, opportuniste et donc rentable pour l'annonceur.
Ce que j'observe aussi de plus en plus c'est qu'effectivement les acteurs du niveau local sont intéressés (voire friands) de ce que l'on trouve au niveau international. J'observe plusieurs tendances lourdes :
- un facteur technique pur (techno fiables + démocratisation = potentiel) ;
- un facteur sociologique : 2004 est annoncé aux USA comme étant "Year of the Niche" et c'est vrai, un commmunauté est composée de micro communautés ;
- un facteur viral : demain tous infomédiaires, c'est certain, un individu intéressé par ceci ou cela relaie l'information auprès de son cercle communautaire ;
- en dernier lieu un facteur marché : vous le soulignez et j'ajouterai que nombre de grands groupes (notamment dans l'industrie culturelle) cherchent à rejoindre le terrain de la proximité.
A l'heure de la base de données opt'in et de la géolocalisation, le local est en train de reprendre ses droits et c'est tout à fait justifié parce qu'éminemment rentable.
Je serais quoi qu'il en soit ravi d'échanger avec vous sur les services que vous mettez en place chez Kaptv.
Rédigé par : Sylvain | 26 avril 2004 à 21:40